Entretien des plantes grasses pour les experts

Substrat

Plantes de jardinerie

Les plantes vendues en dehors des pépinières spécialisées sont en générale cultivées dans une tourbe peu adaptée à la culture chez le particulier. Nous conseillons de changer le substrat de ces plantes rapidement en dégageant les racines de cette tourbe. Si lors de cette manipulation les racines sont un peu abimées, n’hésitez pas à les recouper avec une paire de ciseaux propres. Laissez ensuite sécher les plaies pendant quelques jours avant de rempoter dans un nouveau substrat mieux adapté.

Terreaux succulentes jardineries

Il existe dans le commerce des mélanges tout prêt dit terreaux cactées ou terreaux succulentes. Les mélanges proposés sont essentiellement composés d’humus (tourbe, terreaux, composts,…) mais contiennent peu de matière minérales (sable, terre, pouzzolane…). Beaucoup de variétés, les plus vigoureuses, Aloe, Crassula arborescens, Aeonium arborescens…, peuvent s’adapter à ce genre de mélanges. Le terreau étant bien riche et peu drainé, les plantes y poussent vite et produisent un feuillage très brillant et dense, mais en contrepartie les branches sont fragiles et très cassantes, et pour les formes arborescentes, les plantes manquent de structure. De plus, les variétés plus délicates au système racinaire plus fragile ne résisteront pas à des mélanges sans drainage et apports minéraux.

Les mélanges adaptés

Formule classique : 1/3 terreau, 1/3 sable, 1/3 terre de jardin. Recommandé pour faire son terreau maison. La terre de jardin garantie plus de solidité et de robustesse aux plantes.

Formule rapide : ½ terreau, ½ sable. Donne aussi de très bons résultats. Conseillé pour ceux qui n’ont pas de bonne terre de jardin à disposition.

Les matériaux

Le terreau : Le terreau apporte la matière organique. Il est constitué de matière végétale (ou animale) décomposées et soutient une flore microbienne importante indispensable aux plantes pour assimiler les sels minéraux. Nous conseillons le terreau dit ‘terreau géranium’, celui utilisé pour vos balconnières.

Le sable : nous déconseillons les sables trop fin qui ont tendance à faire l’effet inverse que celui recherché en tassant le mélange plutôt que de l’aérer. On évite aussi le sable de mer qui brulera les racines à cause de sa teneur en sel. Nous conseillons le sable de rivière, type sable de Loire ou sable d’aquarium, vendu dans les jardineries rayon aquariophilie, ou les magasins d’aquariophilie.

La pouzzolane : roche volcanique concassée et calibrée. Idéale pour aérer et drainer les substrats grâce à sa structure poreuse. On la trouve en jardinerie mais sa granulométrie est souvent trop élevée pour du rempotage dans de petits contenants. Nous proposons à la vente une pouzzolane avec une granulométrie plus faible, mieux adaptée aux mélanges, difficilement trouvable aujourd’hui pour les particuliers.

La perlite : matière très légère obtenue par le chauffage et la dilatation de petits morceaux de scories. Idéale pour aérer les substrats et utilisé particulièrement dans le terreau bouture.

La terre de jardin : la meilleure terre dite « de jardin » est celle prélevée dans nos jardins. On veillera bien sûr à la prélever dans un endroit non contaminé par les pesticides ou divers traitements, et l’on évitera la couche superficielle pleine de graines et de parasites. (La terre des taupinières est en général de très bonne qualité…)

substrat

Pots et rempotage

Les pots et les contenants

Les plantes grasses ont une grande capacité d’adaptation aux contenants qu’on leurs propose. Pots en plastique, terre cuites, boites de conserves, vieilles souches, ustensiles divers recyclés, grands, petits, profonds, pleine terre, rocaille, etc.…… Tout est possible à condition d’apporter un substrat adapté. Cependant il faut bien garder à l’esprit que la plante s’adapte à la taille de son contenant. Dans un petit contenant, la plante aura un petit développement ayant peu de ressources en substances nutritives et en eau. Dans un grand contenant, la plante aura plus de chance d’atteindre son développement maximum. Le contenant doit impérativement être percé dans son fond. L’eau stagnante garantie le pourrissement des racines, les plantes grasses sont adaptées à souffrir de sécheresse, elles sont incapables de négocier avec l’excès d’eau. Si vous n’avez pas le choix, et que votre contenant est non percé, alors soyez très vigilant lors des arrosages à ne pas trop gorger la terre d’eau. Ayez en tête qu’un manque d’eau se rattrape, mais non l’inverse…

En pépinière professionnelle on préfère utiliser des pots en plastique pour de nombreuses raisons. Leur poids est faible, ils sont solides, bon marché, leur paroi est étanche ce qui limite la fréquence d’arrosage. Les racines n’adhèrent pas aux parois contrairement aux poteries terres, ce qui facilite le dépotage ; Ils sont facilement recyclables. Donc pour tous ceux qui veulent faire un peu de multiplication, nous conseillons le pot plastique. Tous les autres supports seront plus adaptés à la culture ornementale.

Au moment du rempotage on conseille toutefois d’adapter la taille du contenant proportionnellement à la taille de la plante. Certaines plantes grasses auront tendance à pousser trop vite dans un trop grand contenant, et selon les espèces, soit risqueront de devenir envahissantes, soit perdront de leur structure et de leur charpente.

pots

Le rempotage

Le rempotage des plantes grasses se fait de préférence en Mars, avant le redémarrage de la végétation. Cependant elles peuvent aussi être rempotée toute l’année à condition de veiller à ce que les racines de la plante soient bien sèches, et d’attendre quelques jours avant de procéder au premier arrosage. Lorsqu’il fait trop froid (hiver et début de printemps), on n’hésite pas à attendre la rehausse des températures pour arroser. Ces précautions éviteront les risques de pourrissement.

Nous conseillons de rempoter les plantes grasses environ tout les 2 à 4 ans selon la vigueur de la plante. Les signes d’un besoin de rempotage sont :

  • Le jaunissement, ou selon les variétés, le rougissement du feuillage
  • Les racines qui débordent par-dessous le pot

Des branches qui tombent toutes seules, signe que la plante sélectionne et réduit naturellement sa masse, faute de pouvoir lui apporter les nutriments nécessaires.

Le rempotage est en fait nécessaire lorsque le substrat est trop vieux et n’apporte plus les nutriments nécessaires à la plante. Epuisé et trop tassé, les racines sont asphyxiées, la plante alors végète et ne pousse plus. Dans ce cas là, on dépote la motte complètement, on secoue la vieille terre, on en profite pour tailler quelques racines vieilles, sèches ou abimées. (si c’est le cas, on taille avec un sécateur ou une paire de ciseaux désinfecté, puis on laisse sécher le plante une semaine, pour les très grosses racines taillées sur de gros sujets, on attendra même plusieurs semaines)

La taille du pot dépendra de l’effet souhaité. Généralement on souhaite que la plante continue à se développer, donc on choisit un contenant légèrement plus grand que le précédent, en veillant à ce que les proportions plantes/contenant restent raisonnables. Si la plante est déjà bien assez développée alors on choisira de réutiliser le même contenant, ou un contenant de même taille. On peut même aller jusqu’à diminuer la taille du contenant (comme on le fait pour certains bonzaï) afin de stopper la croissance de la plante et lui faire gagner en structure. Cette technique n’est bien sur pas conseiller sur toutes les variétés de plantes grasses, elle s’applique essentiellement sur le Crassula arborescents, certains Aeonium, le Portulacaria, etc….

rempotage

L’exposition

La plupart des plantes grasses sont originaires de régions très ensoleillées, et demandent donc beaucoup de lumière. Mais ceci n’est pas une règle absolue, car certaines variétés sont adaptées à des zones plus ombragées dans la nature, comme sous les arbres ou au creux des rochers, leurs besoins en lumière est donc bien moins important. Vous trouverez dans le catalogue, pour chaque plante ses besoins lumineux.

Les plantes grasses gélives sont, dans les régions aux hivers froids, rentrées à l’abri dans les maisons, serres, vérandas, etc.….. Nous recommandons de les sortir à la belle saison, les plantes apprécient le grand air ! Il est important de préciser alors que les plantes qui ont été mises à l’abri l’hiver, ont été protégées des U.V. du soleil pendant une longue période (même celles placées à proximité d’une fenêtre, les vitres, particulièrement les doubles-vitrages, filtrant les U.V.) Avant de remettre les plantes à une exposition en ‘Plein soleil’, même celles qui y sont adaptées, on les réhabituera progressivement aux U.V. en les plaçant d’abord à mi-ombre, ou en les couvrant d’une toile d’ombrage pendant quelques jours. Sans passer par cette étape, la plante risque des brulures, ou « coups de soleil » sur le feillage.

exposition

 

L’arrosage

Adaptation au sec

La particularité des plantes grasses est leur capacité à stocker l’eau dans leurs organes (feuilles, racines, troncs,…, selon les espèces et variétés). Cette spécificité est une adaptation à des conditions climatiques particulières avec de longues périodes sans eau. Les plantes succulentes stockent l’eau quand il y en a pour s’en passer lorsqu’il n’y en a pas. La plupart des plantes grasses peuvent supporter un manque d’eau pendant des semaines, voir des mois. Elles prennent l’eau dans leurs réserves en attendant de prochaines pluies, d’un point de vue ornemental elles sont moins attrayantes, selon les variétés les symptômes de soif sont différents (feuillage jaunissant, rougissant, desséchant, feuilles fripées, plus molles, les branches peuvent elles aussi devenir plus molles, et le port général de plante est plus prostré, etc.…). Mais leur métabolisme est parfaitement adapté à ces conditions extrêmes.

arrosage

Excès d’eau

En culture ornementale on évitera de trop assoiffer les plantes, et l’on évitera qu’elle tire trop longtemps dans leurs réserves, mais on se méfiera terriblement des excès d’eau qui sont sans aucune mesure leur pire ennemi !!! Il suffit souvent d’un arrosage de trop pour que les racines ou le feuillage s’asphyxie et que la pourriture s’installe. Il est souvent trop tard et la plante est trop contaminée pour être sauvée, lorsqu’on s’aperçoit des dégâts.

Fréquences d’arrosage

Pour obtenir de bons résultats nous conseillons d’espacer les arrosages de manière qu’entre chacun d’eux le substrat ai eu le temps de sécher. Mais pour être encore plus sure d’avoir le bon rythme d’arrosage, nous préconisons l’observation, car les plantes grasses montrent leur soif au moment ou elles commencent à tirer dans leurs réserves, il est alors temps de les recharger. En règle générale nous déconseillons l’arrosage par aspersion, car certain feuillages sont particulièrement sensibles à l’humidité et les risques de pourrissement ou maladie sont fort. Avant chaque arrosage la terre est bien sèche, il faut dons un certain temps avant que le substrat ne retrouve ses qualités spongieuses. Un simple arrosage par le dessus ne suffira pas, l’eau glisse entre la terre et le contenant et sort par le trou du fond. L’arrosage n’est pas fait. Pour les pots en terre, l’eau met du temps à infiltrer la terre, de plus le pot lui-même absorbe beaucoup d’eau. Nous conseillons, pour garantir un bon arrosage, le Bassinage. Cette méthode consiste en laisser tremper dans un fond d’eau le pot pendant quelques heures et de laisser le substrat absorber l’eau par l’effet de capillarité. Ce phénomène assure que le substrat a pris la quantité exacte de ce qu’il peut absorber. Bien sur, après bassinage on laissera le pot s’égoutter quelques minutes le temps d’évacuer l’excès d’eau. En extérieur la pluie pendant plusieurs jours ne gène pas car l’atmosphère est bien ventilé, ce qui exclu les risques de pourrissement. Il est bien sûr aussi impératif que le terreau soit bien drainé et que le contenant soit percé, sans soucoupe, afin que l’eau circule dans le pot et ne stagne jamais.

bassinage

En résumé

  • En intérieur chauffé à 20°C : 1 arrosage/mois
  • En extérieur : pas d’arrosage, il pleut sur la plante
  • En serre ou véranda : Pas d’arrosage l’hiver lorsque les températures sont trop basses. Arrosage fréquents l’été quand les températures sont fortes le jour

A savoir

En extérieur, les plantes grasses ont un comportement différent selon la région et son climat. En effet, l’été, dans le sud de la France avec un climat méditerranéen, les plantes entrent en dormance afin de se protéger des coups de chaleur et du manque d’eau, alors que dans les régions plus au nord, avec des climats plus tempérés, les plantes sont à cette époque en pleine végétation.

Les parasites

Le principal ennemi des plantes grasses et le plus coriace est la cochenille farineuse. On la reconnait facilement grâce à la présence de nids cotonneux blancs qu’elle produit elle même sur la plante. En général on retrouve l’insecte à l’intérieur de ces nids cotonneux qui lui servent de protection contre toutes les agressions extérieurs (y compris les traitements…). Les cochenilles farineuses aiment les endroits les plus inaccessibles, elles se cachent souvent dans les entre-nœuds les plus serrés ou dans le feuillage de rosettes très compactes, ou encore dans la motte de substrat entre le pot et les racines. Elles détestent les endroits ventilés et les courants d’air et aiment assez bien la chaleur et le sec.

 

Donc lorsque l’on détecte la cochenille sur une plante, le premier réflexe, si cela est possible, est de sortir la plante dehors quelques temps. Le vent, la pluie, les variations de températures et d’hygrométrie, peuvent être facteurs de gène pour l’insecte et souvent finissent par le faire fuir.

 

Si l’infection persiste après cela il existe différents traitements :

  • L’ « Alcool » ménager, aussi connu sous le nom de « Alcool à brûler » (90% éthanol + 10% méthanol, sans parfum), a utilisé pur ou dilué avec de l’eau en pulvérisation directement sur le parasite. L’alcool ménager tue l’insecte instantanément, par contre il n’atteints pas les larves qui s’abritent dans le substrat. Il faut donc renouveler l’opération plusieurs fois dans la saison pour voir disparaitre le parasite de manière définitive. Nous déconseillons l’utilisation de l’alcool sur les variétés pruineuses (Cotyledon ondulata, Kalanchoe orgialis,…) car l’alcool essuie complètement la pruine des feuilles.

  • En insecticide il existe des produits « systémiques » qui ont fait leurs preuves sur les cochenilles. Systémique signifie que le produit pénètre dans la plante qui devient alors toxique pour l’insecte. Ces produits s’appliquent soit par pulvérisation et pénètre ainsi par les stomates de la plante, soit par bassinage et le produit est ingéré par le système racinaire. Un seul de ces produits est accessible au grand public et vendu dans toutes les jardineries en France. Distribué par Bayer Jardin sous le nom de « Pucerons systémiques rosiers » ou « Pucerons systémiques vergers » « Confidor J », ce produit n’est donc homologué que pour les rosiers ou arbres fruitiers, l’utilisation sur les plantes grasses tient alors de votre entière responsabilité du fait de la réglementation actuelle.

 

Le puceron noir est aussi un parasite récurant des plantes grasses, particulièrement friand des fleurs de Crassulacées. On le combat assez facilement avec de nombreux insecticides polyvalents à base d’extraits végétaux, disponibles dans toutes les jardineries, en répétant toutefois le traitement toutes les semaines et en changeant régulièrement de matière active, afin d’éviter de voir apparaître des souches résistantes. Les produits systémiques type « Confidor J » sont eux aussi très efficaces dans la luttes contre les pucerons.

pucerons